Top chrono : la saison des brocantes a commencé. Comme chaque année, vous arpenterez les rues fourmillantes à la recherche de l’occaz en or. Comme chaque année, contre votre gré, vous dégusterez des odeurs de merguez et endurerez les longs bavardages de tous ceux qui confondent commérage et chinage. Comme chaque année, vous entendrez les puristes dialoguer dans un langage que seuls les brocanteurs peuvent décrypter. Comme chaque année, vous vous méprendrez sur le sens de leurs mots tant leur langage est à leur image : atypique. Enfin sauf si…sauf si vous lisez la fin de cet article et percez le mystère du jargon des brocanteurs. Là, pour sûr, vous ne vivrez pas tout fait la même année.
“Non monsieur, je suis une vraie violoniste, je veux de l’amourette.”
Traduction : cette dame souhaite un archet de violon dans un bois très spécifique : dense et solide. Ce bois est appelé “amourette”.
“Ça c’est un magnifique bonheur de jour !”
Traduction : “ça c’est un petit secrétaire du 18e siècle magnifique !”
“Ce type a bourré sur ce trumeau.”
Traduction : “ce type a fait monter les enchères sur ce panneau décoratif composé d’un miroir et d’un tableau”.
“Ah oui, cette nappe est vintage, je peux vous le dire tant je l’ai ravaudée.”
Traduction : “ah oui, cette nappe est vintage, je peux vous le dire tellement je l’ai raccommodée”.
“Cette pièce a été damasquinée.”
Traduction : “on a incrusté de l’or ou de l’argent en filet dans l’acier de cette pièce”.
“Cette enfilade est dans son jus.”
Traduction : “ce buffet bas et large au beau bois est dans son état d’origine”.
“M’accorderiez-vous votre miséricorde si je vous donne 30 euros ?”
Traduction : « m’accorderiez-vous votre petit siège normalement fixé aux stalles religieuses si je vous donne 30 euros ? »
“J’ai dérouillé avec un homme debout !”
Traduction : “j’ai fait ma première vente de la journée avec un meuble haut et étroit à une porte, très prisé sous Louis XIII”.
“Je chinerais bien cet indiscret, il me fait craquer…”
Traduction : “j’achèterais bien ce canapé à 3 assises en hélice, il me fait craquer…”